Lindemans, Vlezenbeek

En 1811, la famille Lindemans exploitait déjà une ferme-brasserie à Vlezenbeek, appelée « Hof ter Kwade Wegen ». Cependant, l’histoire de la brasserie remonte à bien plus loin dans le temps. Déjà en 1655, le Hof ter Kwade Wegen était exploité comme ferme-brasserie par Jan van Overstraeten. La famille Lindemans a fait son apparition dans cette ferme lorsque Frans Lindemans est devenu membre de la famille par le mariage en 1780 et qu’il a repris l’entreprise de son beau-père en 1811.

Au début du 20e siècle, la famille Lindemans a compris que son avenir se trouvait davantage dans le secteur de la brasserie que dans l’agriculture. Lentement mais sûrement, les activités agricoles ont été supprimées. L’activité agricole a pris fin soudainement lorsque Emile Lindemans (le grand-père des gérants actuels) est décédé à un jeune âge, laissant ses deux fils René et Nestor poursuivre l’activité avec leur mère Alice de Voghel.

La gueuze et la kriek n’étaient qu’un produit de niche dans les années 1950. Ils vendaient principalement du moût et du lambic, essentiellement à des particuliers et à des cafés. Ces derniers laissaient fermenter alors eux-mêmes le moût et transformaient le lambic obtenu en gueuze, faro et kriek. Plus tard, les gueuzeries ont été ajoutées comme clients.

En 1988, afin de répondre à la pénurie de lambic, une installation de brassage a été achetée en Allemagne. Elle est installée dans un nouveau bâtiment à côté de l’ancienne brasserie. Cette installation permet de produire 180 hl par brassage, soit presque trois fois plus que l’ancienne installation. L’ancienne salle de brassage, qui date de 1909, est toujours intacte.

La brasserie Lindemans n’est pas seulement créative au point de vue de son lambic, mais investit également de manière innovante dans les techniques de production. Jusqu’au début de l’année 1980, le lambic était fermenté dans des fûts en bois – à un moment donné, la brasserie disposait d’environ 1 200 cuves de 600 litres chacune dans un entrepôt de fûts non étanches au gel, ce qui entraînait des pertes importantes et des fûts cassés. La brasserie est donc passée à des cuves en acier inoxydable, auxquelles on a ajouté des copeaux de bois, une technique empruntée au monde viticole français pour que le bois puisse quand-même être utilisé dans la production.

Lentement mais sûrement, ils sont passés aux réservoirs métalliques uniquement. Mais en raison des accords passés avec HORAL et afin de se conformer à la législation européenne, Lindemans utilise à nouveau le bois depuis 2005, dix foudres de 10 000 litres chacun, fabriqués en chêne par la Tonellerie Vicard à Cognac. Ainsi, l’ancienne tradition a été restaurée dans cette brasserie moderne.